L’exigence, toujours. Dès les premiers millésimes, Alexandra Marnier Lapostolle a compris la nécessité d’un chai exclusivement dédié à Clos Apalta. Il fut demandé à l'architecte chilien renommé, Roberto Benavente Riquelme, de concevoir un édifice aux infrastructures ambitieuses et singulières, s’intégrant harmonieusement dans le paysage existant. Outil de précision, ce cuvier avait vocation à servir la complexité des terroirs de Clos Apalta. Pour la première fois, un chef d’œuvre devenait le refuge d’un vin chilien.
Une prouesse architecturale
Sobrement fonctionnel, esthétiquement et conceptuellement grandiose. Son éblouissante beauté ne s’offre pas au premier regard ; enterré, il préserve solennellement son mystère. De la réflexion à la concrétisation, six années (1999-2005) ont été nécessaires pour donner naissance à ce chai de 4.600 mètres carrés, dont sept étages ont été excavés dans la roche (35 mètres de profondeur). La colline a été creusée selon les mêmes lignes souterraines empruntées par les eaux depuis des milliers d'années. L’immense mur de roches granitiques a été conservé afin de percevoir ce ruissellement. De leur arrivée à la mise en bouteilles, les raisins entreprennent un voyage vertical, mimétique du mouvement des eaux.
Un chai spectaculaire, unique de conception, totalement enterré dans la roche, dont les volumes sont imperceptibles de l’extérieur. Il n'apparaît rien d'autre que d'immenses lattes de bois figurant les douelles d’un tonneau éclaté à ciel ouvert
Michel Rolland, œnologue-consultant
Allégorie de la nature environnante
Les grandes roches, trouvées sur le site, ont été converties en dalles de plancher et placées en toute part du chai, pour réaffirmer ce lien avec la nature. Une table de dégustation en verre, gravée à l'eau-forte des roches naturelles de granit, ouvre sur deux escaliers qui mènent à la vinothèque, cave personnelle de la famille Bournet Lapostolle. Les vingt-quatre poutrelles de bois, telle une conque, se dressent vers le ciel ; elles figurent le nombre de mois nécessaires à l’élaboration du vin Clos Apalta. Le cadran solaire sur le toit est constitué de cinq pierres de granit, lesquelles sont une allégorie du cycle végétatif de la vigne : débourrement, floraison, nouaison, véraison et maturité. L’ombre projetée par chaque pierre correspond au stade d’évolution du vignoble.
Éloge de la gravité
Préserver les vins de toute mécanisation inutile : les raisins rejoignent les cuves de fermentation, joliment disposées en arc de cercle. En dessous, un chai de barriques assure l’élevage, avant l’assemblage et le transfert à l’étage inférieur pour une année supplémentaire de maturation. Au niveau le plus bas, se trouve la vinothèque où vieillissent sagement les bouteilles entre les blocs de granit.
Par sa succession d’étages descendants, ce chai est 100% gravitaire. De la réception des raisins jusqu’à la mise en bouteilles, aucune opération de remontée du vin, aucun pompage, aucune contrainte mécanique. Un outil de travail parfaitement adapté
Michel Rolland, œnologue-consultant
Au plus près du terroir
L’installation d’une batterie de 21 cuves de 75 hectolitres (1 hectare et demi), adaptées aux différents cépages et terroirs, permet de maintenir l’expression individuelle de chaque entité et autorise des vinifications parcellaires plus précises. En somme, une belle opportunité pour composer d’infinies partitions.
Pousser l’expression d’un terroir à son maximum
Charles-Henri de Bournet, président-directeur général
Un tel découpage permet de constituer les lots avec beaucoup plus de précision ; précision que l’on retrouvera à l’assemblage final
Michel Rolland, œnologue-consultant